La poésie n'est pas faite que de mots, mais de la voix qui ne s'entend pas, sinon par cette inflexion inimitable, cette durée propre qui façonnent la parole autour du silence à l'intérieur, comme le cœur vaste au centre du corps, l'enveloppe plus transparente...
Lire la suitePhilippe Mac Leod : Habiter les mots (5)
Les deux tenants de la poésie : le regard et la voix. D'abord un regard - sans voix - un regard qui écoute, puis se coule dans une voix, imprime dans l'allant des mots la profondeur d'une voix qui est d'abord celle d'un regard. La poésie est présence....
Lire la suitePhilippe Mac Leod : Habiter les mots (4)
" Que se soient les mots qu'on prononce ou les mots qu'on tait, qu'on retient, les mots qui s'élèvent ou les mots qui descendent en nos obscurités, c'est dans un véritable "espace" de la parole qu'il nous est demandé d'entrer, les mots nous environnant...
Lire la suitePhilippe Mac Leod : Habiter les mots (3)
" Le pouvoir des mots ne sera plus dans l'utilisation que l'on en fait, mais dans ce qu'ils révèlent de nous-mêmes, dans l'espace qu'ils élargissent autour de nous et qu'ils nous permettent d'habiter. Ils deviennent notre respiration, intimement liés...
Lire la suitePhilippe Mac Leod : Habiter les mots (2)
" La poésie ne cherche pas seulement des mots. Les mots eux-mêmes cherchent la poésie. L'insaisissable. L'ailleurs. Mais l'ailleurs qui est ici. La poésie, ce serait donc un certain regard - une manière informelle d'appréhender le monde - la juste distance...
Lire la suiteAbdellatif Laâbi : GENS DE MADRID, PARDON !
Ay qué dia tant triste en Madrid ! 1 Qu'on se le dise la terre n'a pas tremblé ce jour-là Nul astéroïde vagabond ne s'est écrasé sur la Bourse Pas de nouvelle marée noire et la précédente allait bientôt être traitée dans les urnes La télévision aboyait,...
Lire la suiteJean-Pierre LEMAIRE : Grains du Rosaire
EUCHARISTIE La foule des pauvres pour la communion comme à Bethléem la file des bergers apportant des cadeaux à mon petit roi. Ils viennent aujourd'hui en tendant la main ou en ouvrant la bouche et c'est lui qui se donne dans le pain et le vin. Au retour...
Lire la suitePierre PERRIN : LA DÉLIVRANCE
Elle avait toujours eu peur des médecins, elle ne voulait pas consulter. Pourtant la chair, à l'entour de son nez, se ronge, maintenant. A l'hôpital, il est trop tard. Un œil, puis l'autre, disparaît sous des pansements. La surdité l'a déjà coupée du...
Lire la suiteJean-Pierre Lemaire : Le pays derrière les larmes
LE JEUNE HOMME AU JARDIN Un jeune homme le suivait, n'ayant pour tout vêtement qu'un drap, et on le saisit ; mais lui, lâchant le drap, s'enfuit tout nu. SAINT MARC Il le regrette ce fameux drap Comment couvrir un peu de la nuit béante ? Aujourd'hui,...
Lire la suitePierre DHAINAUT : Un art des passages
Quel sera ce poème, grâce à lui tu l'ignores, tu pars à sa rencontre. À la nuit il emprunte sa source, son souffle, le poème limpide. La mer en cette chambre, tu la vois, tu l'écoutes avec l'oreille des poèmes. Les enfants le savent, les poèmes, aucune...
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