Tends au soleil
Tes multiples visages
Il effacera
L’ombre
Qui les lie
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Laisser venir les petits mots
Sans urgence
Sans escarpe
Les nouer
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Découdre le zigzag
Des passés déroulés
Mettre bord à bord nos instants
En faire un long temps
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Regarder
Ton visage
S’étonner
D’en voir l’extérieur
Tu sais
Tel un pays nouveau
Chercher le mot de passe
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Cousu main
Bredouillant les accrocs de l’absence
Ravaude au point d’effroi
Les petites pièces rapportées
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Pour adoucir ton pas
J’ai jeté par poignées
Sur un tourment terreux
Les pétales du temps
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De tous ces mots flanchés
Flanqués blancs et cousus
Des saillies pressenties au cœur du cœur
Et de mon immanence
De ces éclats de vivre
A l’asphyxie des gouffres
De ces indépendances écartelées
De mes je de mes nous
De mes autres
Et de l’instant perçu
Des émois transhumance
De tous ces petits riens aux traces éphémères
Fugitive noueuse
Je me suis engendrée
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(Inédit...)
Tu sais
ce sera comme tu n’imagines même pas
un envers de pensée
qui s’étend
un temps de chaud froid
sans frisson
le rire ligoté d’une licorne
telle une langue inconnue
à décrypter
peut-être un cri de sirène
sous les pattes des fous de Bassan
Est-ce qu’on attendra à la porte
y aura-t-il une porte
un verrou
pour nous empêcher de revenir
des barrières de mots
des guides-chant à nos hésitations
des fils croisées ou des ponts suspendus
entre clair et obscur
et le sable du chemin
collera-t-il à nos pieds nus
emporterons-nous en bandoulière
nos âmes mal lavées ?
Ils disent blanc la lumière
la musique céleste
Tu sais
je n’ai rien vu de tel lors de mon passage.
***
Chaque nuit
Je m’abîme
Sans plus de résistance à ces guerres perdues
L’âme enfoncée
Au col
Sans pressentir le jour nouveau
Lassitude
Du ventre terre
Chaque nuit
Lâchés dans le grand noir
Mes mots accidentés
Accostent au chaos
Enfantent des phrasés
Cauchemars ligotés à mes vies parallèles
Chaque nuit
Monde crayeux
Mortifère
Je te connais
Te reconnais
Lâcher prise
*
Je ne laisse pas trace de mes genoux
Sur vos pierres grises
Seuls des nœuds à mes cheveux
Souviens-moi
Que peuvent les mots
Fussent-ils de chair
Contre la violence des murs
Mausolée
Vos tombes au creux de l’âme
Je chemine
Lourdement
Mon dos mal bâté
Et les pas
Que savent-ils des sentiers déchirés
Sinon la boue avide
Qui suce mon allant
J’ai vécu mille morts
Je mourus tant de vies
Est-il venu le temps
De naître au troisième œil
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