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Colette Daviles-Estinès : Cinq poèmes...

   Née au Vietnam en 1960, Colette Daviles-Estinès passe son enfance en Océanie et en Afrique. Elle a été paysanne durant plus de 30 ans dans le sud des Alpes.
Ses textes (poésie, chroniques, contes…) ont évolué au fil du temps. Tout d’abord imprégnés du passé (Afrique et Arrière-Pays niçois confondus), ils puisent leur inspiration dans un sentiment d’exil et de perpétuelle rupture. Pour s’ancrer ensuite – ou s’encrer ? – dans le présent, ou tout au moins s’animer de souvenirs apaisés
.

 
Site de Colette Daviles-Estinès

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La vie en crue

 

pour un chemin d’écume tendu entre les pierres
j’ai joué ce qui reste
j’ai gagné ce qui vient
le rush du courant, la crue des sentiments
la lumière minérale qui me bat dans les veines
ondes, la vie en perfusion
le ciel charrie du vent et charrie des oiseaux
et puis l’écho de l’eau
et j’ai joué
dedans
j’ai joué ce qui reste
j’ai gagné ce qui vient
le vent charrie du ciel, les oiseaux des rivières
ma vie un allant vers

 

 

 

 

Ce livre, la vie

 

Relire en diagonale les passages aux averses

Le froid collé au corps comme une seconde peau

Page-marquer le soleil

Corner ce livre, la vie

Consciencieuses pliures

Ainsi tout relier

Les impressions boiteuses, émotions décousues

Surligner le silence

– le mot le plus bavard de mon clavier –

Comme si ça pouvait s’oublier – sait-on jamais –

Le ciel aux fenêtres

Qu’importe si le vent ressasse la lumière

C’était vivement vivre

Vivement vivre loin

 

 

 

 

Ménager

 

Emménager, aménager

Nous trions nos poussières

Nos échardes, nos soleils

Et qu'en faire ?

Ouverts sur tous les couloirs du ciel

Est ce que je souviens

Propos d'enfance, involontaire

N'appartient à aucune friche

Aussi bien l'associer à un chant de cigale

Que la lumière aiguise

 

 

 

 

Flaques

 

Avancer aujourd'hui
C'est comme traverser le ciel boueux des ornières
On voit bien qu'il est bleu
Combien de temps au temps pour sécher le chemin ?
Frisure du vent dans les reflets
Résorber la trace écrite de nos pluies

 

Perdre alors l'or liquide du soleil à l'envers
L'essentiel d'hier et
Le trouble
Limpide
Et la lèvre qui tremble

 

Tu ne vas pas pleurer maintenant ?

 

 

 

 

 

Laisse dire

 

On m'a dit c'est bleu
ce que tu écris
On m'a dit mais
c'est bleu nuit
Alors aujourd'hui
je n'ai prononcé que des oiseaux
Ils battent de leur aile
sur le parvis des jours

 

 

 

 

 

Ces textes sont extraits du recueil L'or saisons à paraître en mai 2018 aux Editions Tipaza. Ils seront accompagnés de peintures de Philippe Croq.
Le site de Tipaza
http://www.editions-tipaza.com/home/

leur page Facebook
https://www.facebook.com/EditionsTipaza/

Le site de Philippe Croq
http://www.philippe-croq.com/

Tag(s) : #Poésie
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