Poèmes extraits de « Une gorgée d'azur » (Al Manar, encres de Rachid Koraïchi, 2011) :
Le ciel bleuit
que la mer accompagne…
Tas de sable
sur le rivage,
les enfants jouent
comme des rois…
Et par-delà les cris,
les sourires,
l’azur des coeurs
chante tout bas…
*
Arbre,
apprends-moi
les richesses du ciel
comme ces fruits
suspendus à ton corps,
éclos des pluies
et du soleil,
échos de noces invisibles
entre l’azur
et l’obscur de la terre…
***
Poèmes extraits de « Je n'ai d'autre désir » (Al Manar, encres de Rachid Koraïchi, 2017)
Nuit du proche
et du lointain,
quand le matin approche
et que l’on ose
ouvrir ses lèvres
pour un premier sourire.
*
Nuit vaste, nuit blanche
dont l’élan singulier
s’étire entre la vie et la mort
et ce besoin d’autre chose
qui suinte par tous les pores
de notre propre vie…
*
Nos rires
un jour effaceront
tous ces pluriels d’absence
et dans le creux
de nos mains
se blottiront
nos larmes
et la perle précieuse
de notre vie apprise
qui n’aurait pas de nom
sans la boussole
d’une espérance au-delà
de toute espérance.
*
Le jour immense
devant lequel s’agenouiller
pour que chacun de nos instants
devienne toute notre vie.
***
Sur l'un des pochoirs de mon frère Jef Aérosol :
Colporteur d’étoiles,
de papillons,
de désirs multiples
au-delà de tout ce qu’on sème
en ombres chinoises,
colporteur,
peintre ou poète,
pour amorcer le pas, le rire,
les pleurs aussi,
et bondir tout de go
vers tout ce qui nous porte
vers les rencontres
et ceux qu »on aime
depuis toujours…
***
Poèmes extraits de « Un soir où le soleil d'octobre » (Sac-à-mots, préface Gilles Baudry, 2005) :
Ne plus rien avoir à soi
Que le long apprentissage
D’un abandon
*
à Anne Perrier,
Qui te dira comment vieillir
Saisir les beaux jours à venir
Dans l’or d’un seul mot entendu
D’un oiseau dans le cœur
Ouvert à tous les temps…
Il chante aussi pour ces jours-ci
De linge détrempé
De volets rabattus par grand vent
Lorsque danse une tendre lumière
Qu’on avale à chaque bolée
De soupe chaude après la pluie
*
à Jean-Pierre Lemaire,
Sorti d’un brasier d’épines
Le fruit mûr de la paix
Il se laisse tomber dans la paume du cœur
Celui qui le reçoit s’en émerveille
Comme on accueille en soi
Une moisson d’enfance
***
Poèmes extraits de « Une joie tremblante » (Ad solem, préface JP Lemaire, 2012) :
- Leçon de chose -
La pensée brève et le cœur en chemin s’exercent à voir, à entendre, à toucher… Nos pas s’étonnent des bavardages du gravier, des bourgeons découverts à l’ombre d’un rosier, des notes volatiles qui fusent du buisson, d’un silence sans cesse à éclore dont les profonds gisements sous-tendent notre marche, tandis que ton nom berce les fibres de nos êtres, les recouvre de sa tendresse, aime en nous ce qui ne peut comprendre,
ce qui ne se dispose qu’à goûter…
*
Oui
la Terre tourne sur notre visage
et nous regardons la nuit,
le corps de la nuit
qui nous ensable,
le calice de la nuit
où rien ne se dit,
où tout se devine à tâtons
de ce qui nous porte
et reste caché
par-derrière l’enclos du langage
(à Kim En Joong)
Poème extrait de « Petit livre d'impatience » (Petit Pavé, préface Pierre Dhainaut, 2011) :
Quel mot
pour attendrir,
pour assouplir ton cœur,
afin qu’il ne goûte pour l’heure
à rien d’autre
qu’au chant perlé
du merisier en fleurs ?
*
Poèmes extraits de « La nuit comme le jour » (Nouvel Athanor, préface G. Pfidter, 2012) :
La nuit s'ouvre
sur un champ d'étoiles
et le cœur
sur son puits de lumière
*
Et je vois un soleil,
un pain de lumière,
chaque jour
la manne d'un monde nouveau,
le même pourtant,
mais j'apprends à mieux entendre,
à balancer mon pas
comme on rassemble son cœur.
*
Nos cœurs frémissent,
offrande balbutiée
qu'attisent les braises du couchant,
et s'obstinent à chanter
la part manquante
qui fait l'essentiel de notre beauté.
*
Souvrir au vent
qui s'allonge
et murmure depuis l'aube
en passant par la frange des frondaisons
et les feuilles chantantes
avant que de s'enfouir délicatement
dans les secrets de la terre
pour s'envoler de nouveau
après avoir déposé
tout son pollen d'azur.
*
inédits ...
Se satisfaire des chemins écartés,
des souvenirs d’enfance,
arpenter le jour, au jour le jour,
avec le coeur insoumis,
se projetant en dehors du sentier
de nos propres habitudes,
et prendre sur soi, infiniment,
pour dépasser toute tristesse,
fixer la plus profonde des émotions,
qui nous retient au fil des ans,
celle de ne rien encore comprendre de la vie,
et c’est tant mieux…
*
à Leslie Xuereb,
Pourquoi chanter,
avec des bouts de mots
de toutes les couleurs,
la chance de vivre
en chemin
avec ses joies
et ses tristesses ?
Chacun s’y retrouve sans doute…
Et l’or des jours
comme des coeurs
s’éparpille dans l’air
que l’on respire,
indomptable depuis toujours…
*
Amants de l’horizon
qui venez le soir vous abreuver
du spectacle des vagues,
j’apprends de votre regard
quand il ne retient plus rien
et s’abandonne par la force des choses
à ce qu’il reçoit
dans ce mouvement d’eau
doucement balancé
d’ombres et de lumière…
*
Toute vie
est un départ
qui se réitère
d’heure en heure,
jour après jour,
saison après saison,
et rien ne peut
endiguer cette marche
où nous allons
à la recherche
d’un horizon
ébloui de lumière
dont l’origine
se tient discret
tout au fond
de nos cœurs …
*
Ne t’offusque pas
des pleins et des déliés de ton âme
et de tout ce qui court
depuis le tapis de la terre
jusqu’aux saveurs des nuées…
Que tout advienne pour toi,
à temps et à contre-temps,
pour ton plus grand émerveillement…
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