Cela me va bien
de partir sous les arbres
où la terre sentPuisque la pluie
jusqu'à ce que mon pas
ralentisse
fort de cette heure
où le poème
décide du vent
*
Puisque je suis de retour
au pays de la pluie
sur la colline
autant voir les labours
pleins d'oiseaux noirs
les éboulis d'écume
dans le ruisseau
les étangs livides
sous la lune
quoi d'autre encore
peut-être un peu de ce que j'aimais
et que je retrouve
même si
l'automne sans le savoir
fait l'éloge
d'un monde en allé.
*
La pluie du jardin
l'heure noire au clocher
tout concourt à m'éloigner
de moi-même
ne serait-ce que
parce que le vent
traverse le paysage
et qu'au loin l'horloge sonne
l'heure et l'enfance abolies.
*
Du matin sombre
volets baissés rideaux tirés
je ne connais rien d'autre
que la rime absente
le mot enfui
dans les replis du temps
la lampe s'usant contre la nuit
le clavecin du maître
en sourdine
et parfois la pluie au dehors
comme une heure arrêtée.
*
Je ne me soucie ni du temps
qu'il fait ni de l'heure
l'oiseau nous indique des saisons
de verdure et de pluie
où depuis que je suis sans âge
et partout nulle part
je règle mon ardoise
à poèmes échus.
*
La vie jetée aux orties
après la longue route
comme une suite d'exils
de matins dans les gares
d'ombre sous les feuillages
et puis attendre
que tout s'arrête
un jour de poème
et de nuages.
Le vieil automne (extraits)